Sans aucun doute, tout sport a un impact bénéfique sur le corps, mais le yoga équilibre l'ensemble de l'organisme. Il propose trois axes agissant sur l'aspect physique : les asanas, qui sont des postures pour le corps ; les pratiques respiratoires, un travail et un entraînement du souffle qui révèlent les potentiels internes, à la fois physiques et psychiques ; et la méditation, axée sur l'atteinte de la conscience et de la relaxation corporelle, et qui contribue au développement du contrôle mental.
Les principes essentiels de la pratique du yoga.
L'intégrité. En nous référant aux principes fondamentaux du yoga exposés par le grand maître Patanjali, je souhaiterais aborder la notion d'intégrité. Bien que faisant partie de ce monde et distincts par notre enveloppe corporelle, nous ressentons intérieurement une unité et une interconnexion avec lui dans toutes ses expressions. La spiritualité constitue le fondement et la base de cette vision du monde. Le principe d'intégrité peut être envisagé à l'échelle du cosmos, du globe terrestre, d'un pays, d'une famille ou d'un individu. Lorsqu'on entre dans une asana, en suivant ce principe, on unit physiquement la tête, le cou, les bras, les jambes et le corps en un ensemble cohérent.
Cette unification se produit également aux niveaux subconscient et conscient, influençant le plan physique. Il est important de souligner ici l'interaction. Toute asana devrait conduire à la relaxation. Un déséquilibre de l'organisme, une perte d'intégrité, entraînent tension, fatigue et troubles respiratoires, ce qui peut mener à des blessures. Les pratiquants ont des limitations dans certaines zones spécifiques qui doivent être travaillées, en commençant par le niveau de conscience pour aboutir au plan physique, et une approche raisonnée est cruciale dans ce processus.
La responsabilité. Concentrons-nous sur l'utilisation appropriée de cet outil qu'est le corps humain. Pour y parvenir, il est nécessaire d'établir un contact avec son corps et d'apprendre à écouter ses signaux. Dans un désir néfaste et ambitieux de maîtriser plus rapidement telle ou telle asana, on oublie parfois la délicatesse de certaines structures corporelles et de notre physiologie. Il est également crucial d'apprendre à identifier ses limites physiques. Pour cela, il convient de se rappeler que le yoga n'est pas une compétition. Les progrès dans les asanas sont un état d'esprit.
L'habitude. L'habitude est une seconde nature, comme on dit pour expliquer un comportement qui se répète. Il arrive que certains muscles soient hypotoniques (relâchés), tandis que leurs antagonistes sont surchargés. L'organisme s'y adapte, et nous vivons ainsi presque toute notre vie. Fréquemment, les blessures sont la conséquence de mouvements incorrects et répétitifs accumulés au fil des ans. On pense souvent que la blessure est récente et due à une erreur commise à l'instant, en oubliant l'effet cumulatif. En observant attentivement, on se rend compte que chaque individu a des mouvements caractéristiques qui définissent sa personnalité.
De loin, à sa façon de marcher, nous pouvons identifier une personne que nous connaissons. Ainsi, lorsque nous commençons à pratiquer, notre corps se sert des muscles actifs et des habitudes de mouvement familières. Pendant l'alignement des asanas, nous commençons à engager d'autres muscles et à apprendre au corps à utiliser l'ensemble de son système musculo-squelettique. Progressivement, de nouvelles habitudes se mettent en place concernant la relaxation et les efforts musculaires. Le corps utilise correctement ses capacités et commence à mémoriser cette façon de faire. Si vous ressentez une fatigue intense après la pratique, cela peut signaler que certains mouvements n'étaient pas exécutés correctement ou que la charge était trop importante. C'est pourquoi, en particulier pour les débutants, une relaxation à la fin de la séance – shavasana – est essentielle. Durant ce moment, une prise de conscience et une redistribution de l'énergie accumulée pendant l'entraînement se produisent.
La conscience. La conscience est la faculté d'être pleinement présent à soi-même et au monde qui nous entoure, et d'atteindre ses valeurs existentielles en maîtrisant son attention, sa pensée et ses émotions. Pratiquer le yoga de manière inconsciente conduit à une accumulation de limitations. L'ego et les ambitions incitent parfois les pratiquants à répéter des séries et des asanas uniquement sur le plan physique, dans une quête de beauté superficielle. Pour développer la conscience dans l'exécution des exercices, il est nécessaire d'adopter une posture d'observateur extérieur. En ajustant le corps dans une asana, nous favorisons une transformation qui s'effectue du corps vers la conscience. En libérant les tensions corporelles, on peut ramener l'esprit distrait à la pratique. Ainsi, tout inconvénient a son avantage. Il est primordial d'être ici et maintenant.
L'intention. De nos jours, la plupart des gens se tournent vers le yoga pour résoudre des problèmes physiques et, pendant les cours, se contentent souvent d'imiter le professeur. Cette approche ne donne pas toujours les meilleurs résultats. Le perfectionnisme est fréquent – la croyance qu'un idéal peut et doit être atteint, et qu'un résultat imparfait n'a pas sa place. L'élève s'efforce de tout faire au mieux, reléguant la compréhension au second plan. Seul le pratiquant qui explore son intériorité progresse véritablement, en saisissant le sens profond de «chitta vritti nirodha».
Le déroulement d'un cours est généralement le suivant : d'abord la pensée, puis les mouvements physiques et la statique. En d'autres termes, on engage d'abord l'esprit, puis on initie le mouvement pour entrer dans l'asana. Il est préférable de visualiser et de se représenter la posture les yeux fermés. Après avoir vérifié la correction de l'alignement de l'asana, il convient d'adopter une position d'observateur. On pourrait dire que la construction initiale de l'image des mouvements et de l'asana constitue l'essence même du yoga.
Mouvement et respiration. Tous les mouvements s'intègrent à la respiration dans un état calme et conscient, en étant ici et maintenant. Le contrôle de l'exécution de toutes les asanas est toujours la respiration : calme, égale, profonde et mesurée. Le centre de repos dans le corps se situe dans le bas-ventre, et ce n'est qu'en respirant dans cette zone indiquée que l'on peut atteindre le calme. L'idéal est lorsque la respiration, l'esprit et le corps agissent de concert. Une respiration fréquente est un indicateur de surmenage. Une blessure survient dans la zone de surmenage, lors d'un blocage musculaire, c'est pourquoi il faut insister auprès des pratiquants sur l'importance de l'utilisation des pratiques respiratoires. Le mieux est de commencer toute séance par l'apaisement de la respiration, la maîtrise de la respiration yogique complète. Lors des efforts, il faut utiliser la technique d'ujjayi – la respiration du vainqueur.
Principes de sécurité de base et informations essentielles avant de commencer votre séance de yoga.
- Assurez-vous d'abord que la surface de pratique est plane, propre et sèche (qu'il s'agisse d'un tapis de yoga ou de tout autre endroit où vous choisissez de pratiquer).li>
- Retirez si possible montres, bagues, boucles d'oreilles, colliers et tout autre bijou pour éviter tout accrochage pendant la pratique.
- Il est conseillé de pratiquer pieds nus pour une meilleure adhérence au sol, réduisant ainsi le risque de blessure.
- Préparez-vous mentalement à votre séance : relâchez les tensions et engagez-vous à vous concentrer uniquement sur vos sensations. La respiration yogique complète vous aidera à vous détendre et à vous concentrer sur votre souffle.
- Ne sautez pas l'échauffement, il est indispensable de préparer vos muscles et articulations avant d'exécuter les asanas.
- Écoutez attentivement les instructions de votre professeur et n'hésitez pas à poser des questions si quelque chose n'est pas clair.
- Pendant l'exécution des asanas, soyez attentif à votre respiration, elle doit rester calme et régulière. Si elle s'emballe, revenez à une posture de repos.
- Ne forcez pas, les asanas doivent être réalisées sans tension excessive dans le corps.
- Les transitions entre les asanas doivent être fluides et calmes, sans mouvements brusques.
- En cas de sensations fortes dans la colonne vertébrale, les articulations ou les organes internes, arrêtez l'asana. Soyez particulièrement vigilant avec le cou, le bas du dos et les genoux, qui sont des zones fragiles.
- La colonne vertébrale doit rester droite dans la majorité des asanas, en particulier dans toutes les torsions, les flexions et les postures assises ou debout.
- Evitez d'aller au maximum de l'amplitude des mouvements de vos articulations et de votre colonne vertébrale.
- Utilisez des accessoires (bolsters, couvertures pliées, sangles, briques, etc.) pour faciliter les postures.li>
- Lors des postures d'équilibre, fixez un point immobile au niveau des yeux ou au sol pour éviter de perdre l'équilibre et de tomber, ou utilisez un support.
- Il est interdit de pratiquer après avoir consommé des analgésiques, des stupéfiants ou de l'alcool, ou si vous ne vous sentez pas bien.
- Consultez la liste des contre-indications à la pratique des asanas et demandez l'avis de votre professeur ou d'un médecin compétent. Chaque asana a ses propres contre-indications en fonction de l'état de santé de chacun.